Petites Merveilles
:
le Petit Renard et la Flèche
Tom Trusock
9/2006
Traduction: P. Henrotay
La version originale de cet article (en
anglais) se trouve sur le site de
CloudyNights.
Ce mois-ci, je
vous propose de regarder deux petites constellations : le Petit Renard (Vulpecula)
et la Flèche (Sagitta). Voilà bien deux noms faits pour aller ensemble, mais
après quelques recherches, on trouvera que, si la Flèche est bien connue depuis
des milliers d'années, le Renard est lui une création assez récente.
La constellation du Petit Renard s'est d'abord appelée Vulpecula et Anser,
"le petit renard et l'oie", et est due à l'astronome du 17ème siècle Johannes
Helvenius pour combler un trou dans les cartes du ciel de l'époque. Connue
aujourd'hui sous le nom de Vulpecula (le Petit Renard), on en déduit que l'oie a
dû servir d'en-cas – tout ce qu'il en reste, c'est Alpha Vulpeculae (dénommée
l'Oie) coincée entre les dents comme le reste d'une bouchée.
C'est trop tard pour songer à sauver l'Oie.
Et si c'est trop tard pour sauver l'oie, pourquoi abattre le renard ? Car il y a
bien un archer inconnu qui est en train de viser celui-ci.
En fait, si on remonte la ligne du temps, c'est un peu le problème de la poule
et de l'oeuf. De façon évidente, puisqu'elle a été tirée avant que le renard
entre en scène, la flèche ne peut viser le petit renard. Qui a décoché la flèche
? Et vers quoi ? Si on jette un oeil sur la Voie lactée, il y a bien un archer
céleste – mais à moins d'être un très mauvais tireur, ce n'était certainement
pas le Sagittaire - il regarde dans la mauvaise direction. Continuons à
scruter le ciel : il y a un autre suspect possible, à l'ouest – Hercule. Mais
si c'est Hercule, vers qui tirait-il ? Si pas le renard, il nous reste deux
cibles possibles, soit l'Aigle (Aquila), soit le Cygne (Cygnus). Tous les
deux viennent de prendre leur envol, sans aucun doute émus de cette attaque
inattendue. Quelle que soit la cible finalement, il apparaît assez clairement que
le pauvre Petit Renard n'aura rien à se mettre sous la dent avant longtemps.
Le Petit Renard et la Flèche se trouvent à la frontière de la Voie lactée,
et sont ainsi riches en amas ouverts et en nébuleuses planétaires. La Flèche
renferme M71 – un amas avec une longue histoire de crise d'identité (plus à ce
sujet plus loin), tandis que le Petit Renard abrite M27 et la spectaculaire
association d'étoiles Cr399 – mieux connue sous le nom de Cintre (Coat Hanger).
En plus, cette zone du ciel héberge quelques objets en prise à une crise
d'identité galactique, et certains se trouvent sur notre liste de ce mois. Un
autre objet, qui n'est pas sur notre liste, c'est l'étoile de Merrill. Cet objet
est classé de façon erronée dans la plupart des catalogues comme nébuleuse
planétaire. En réalité, il semblerait que ce soit une étoile froide de type
Wolf-Rayet avec une nébulosité associée, et que c'est donc un objet "jeune". De
façon intéressante, sa vitesse est considérable, et on pense aussi qu'il s'agit
d'un objet qui nous fuit.
Carl Burton a fait un excellent travail en prenant l'image ci-dessus. Et Bill Warden
m'a procuré celle qui suit :
Ce n'est pas vraiment un objet typiquement visuel
- du moins dans un télescope d'amateur moyen. Mais si le coeur vous en dit,
que ceci ne vous arrête pas. Vous ne savez jamais ce que vous allez découvrir
avant d'y jeter un oeil. L'étoile de Merrill se trouve à 19h11m30.9s RA, +16 deg 51 minutes, 38 seconds
DEC. Notez
qu'il s'agit de coordonnées selon Epoch 2000.
Pour le reste de la zone, les objets intéressants abondent. Il y a quelque 69
nébuleuses planétaires, un étonnant nombre de galaxies (2030), 9 quasars (le
plus lumineux est de magnitude 16.4) , 8 nébuleuses diffuses, 102 nébuleuses obscures, 21
amas ouverts, et 2 amas globulaires (tous les deux se trouvent dans notre liste
de ce mois).
En fait, certains d'entre vous voudront probablement juste prendre des jumelles
et se mettre à passer la région en revue.
Et pour les autres : on commence ?
Commençons donc avec un de ces bons vieux objets de Messier - M71.
M71
Très probablement découvert par Philippe Loys de Chéseaux en 1746, il a été
catalogué par Messier le 4 octobre 1780. Si vous lisez cet article en
septembre, vous avez une chance de l'observer le jour anniversaire de son
introduction par Messier dans son fameux catalogue !
Pendant longtemps, M71 a souffert d'une confusion d'identité fondamentale. On
n'était pas trop sûr de ce que c'était. On lui avait d'abord trouvé la forme
d'un amas ouvert, mais le jury n'était pas unanime : amas ouvert dense ou amas
globulaire plutôt lâche ? La confusion a régné jusqu'aux années 50 et 60.
On est finalement arrivé à s'accorder et à arriver à un consensus général (grâce
au réexamen du diagramme de Hertzsprung-Russel). M71 appartient aux amas
globulaires associés à notre Voie lactée. Il est probablement assez épars car
éloigné de nous de 13000 années-lumière. C'est en effet un des amas globulaires
les plus proches de nous.
Je suis sûr que lui-même se trouve soulagé de savoir à quelle catégorie il
appartient.
La photo de M71 par John Graham est une
excellente approximation de ce que je vois dans un grand télescope. J'ai
toujours eu l'impression de voir un poisson scalaire,
pouvez-vous le voir ou est-ce juste un effet de mon imagination débordante ?
J'ai observé M71 dans des télescopes d'ouverture aussi petite que 66 mm, et
plusieurs personnes ont pu distinguer sa faible lueur dans des jumelles. De plus
grands télescopes vont procurer une vue plus impressionnante, mais quel que soit
l'instrument que vous utilisiez, voici un bien joli amas. J'ai trouvé qu'il faut
un 80 mm pour commencer à résoudre les étoiles en périphérie.
Observant avec un 6" depuis les ciels noirs de Californie, Eric Graff nous dit :
...cet objet, à 30x, apparaît comme une tâche
nuageuse brillante, avec un poudroiement d'étoiles faibles, le tout dans un
champ très riche. A l'ouest se trouve un groupe lumineux d'étoiles, qui comprend 9 Sagittae,
de magnitude 6. Elles sont arrangées en forme de Y avec la fourche pointant
vers le nord. La brume diffuse de H20 se trouve aussi dans cette vue à large
champ de l'amas. A 60x, cet objet apparaît comme allongé du nord-nord-est au
sud-sud-ouest, avec plusieurs étoiles visibles le long des bords, en particulier
dans la direction de l'??élongation ainsi que à l'avant-plan de l'amas. A 120x, M-71
montre une zone triangulaire brillante proche de son centre, pointant vers le
sus-sud-ouest. L'amas est assez bien résolu sur toute la surface de l'amas, ce
qui indique sa structure lâche en comparaison avec beaucoup d'autres amas de ce
type. Un arc séparé d'étoiles brillantes au nord-est et une étoile brillante du
côté sud de l'amas complète la scène vue à fort grossissement.
|
M71 luit avec la lumière de ses 6576 soleils.
Comme vous êtes dans le coin, jetez un oeil à 1/2 degré au sud pour observer Harvard 20,
un amas ouvert plutôt lâche.
Maintenant, sortez vos petits télescopes et vos jumelles, le prochain objectif
c'est
Cr
399.
Cr 399
La photo de Keith Geary nous montre ce fameux groupe d'étoiles. Cr
399 a reçu plusieurs noms différents: l'amas de Brocchi, d'Al Sufi, et plus est
plus communément connu comme le "Cintre" (Coat Hanger).
Brent Archinal et Steven Hynes ont une excellente section sur Cr 399 dans leur
livre "Star Clusters", où ils notent que, d'un point de vue historique, on
devrait probablement l'appeler l'amas d'Al Sufi, qui est l'astronome Perse qui
l'a découvert au 10ème siècle ??AD. Al Sufi notait qu'il s'agissait là d'un
"petit nuage situé au nord de deux étoiles du Petit Renard". On
suppose que les termes "Petit Renard" ont été ajoutés par le traducteur pour
donner une position de référence car le Petit Renard n'est devenu une
constellation à part entière que bien après. "Star Clusters" indique
encore que Brian Skiff a démontré que ce groupe était en réalité un astérisme
plutôt qu'un réel amas de notre galaxie. Notre objet-défi pour ce soir ne se situe
pas loin, nous y reviendrons donc par la suite.
Vous ne parvenez pas à y voir un cintre ? C'est parfois difficile
d'isoler l'astérisme du reste du champ sans avoir une idée des tailles
respectives. Si vous ne le voyez pas dans la photo ci-avant, essayez avec celle
qui suit.
Pour voir le Cintre, il vous faut un télescope à large champ ou des
jumelles. Le plus faible grossissement sera le plus approprié pour faire
ressortir cet astérisme. Voici un objet qui effectivement se présente mieux dans
les petits télescopes que dans les grands.
Phillip Creed nous dit ce qui suit à propos de l'amas d'Al Sufi :
Je me
trouvais dans la partie SE de l'Ohio la nuit du 21/8/06 et j'avais amené
mes jumelles 25x100. Le ciel était très
transparent, avec un ciel bien noir ("vert" sur la carte Clear Sky Clock
Light Pollution Map). 25x est à peu près la limite pour voir l'amas tout entier.
Je ne m'attendais pas à le voir remplir tout le champ, mais c'était le cas ! |
Le jury n'est pas unanime quant à savoir s'il est possible d'en résoudre une
partie à l'oeil nu. Evidemment, depuis un ciel bien noir, il est visible (il a
été découvert à l'oeil nu), mais j'ai entendu plusieurs comptes-rendus
d'observateurs qui seraient à même de distinguer quelques étoiles individuelles.
Lors des meilleures nuits, je vois moi-même une légère tache lumineuse dans ce
coin; mais je ne suis pas sûr que ce soit Cr 399 ou simplement une portion plus
lumineuse de la Voie lactée. Jetez un oeil et jugez par vous-mêmes.
Tant qu'on y est, portez votre regard aussi juste à la limite orientale du
Cintre, à
peu près à 20 minutes d'arc. Vous y verrez NGC
6802 (ici un plus grand diamètre sera bien utile). Ceux d'entre vous qui
seraient intéressés de savoir jusqu'où ils peuvent aller en magnitude feraient
bien de consulter le livre de Luginbuhl et Skiff's
"Observing Handbook and Catalogue of Deep-Sky Objects", car il contient une
jolie carte photométrique de 6802.
De là, déplaçons-nous de cinq degrés au nord-est et jetons un oeil sur NGC 6823.
NGC 6823
Voici un joli petit amas accessible à un petit télescope, et qui montre une
belle concentration d'étoiles près de son centre. Si vous avez quelques
difficultés à l'isoler du fond du ciel (ce qui est fréquent avec de nombreux
amas ouverts), tâchez de voir un petit astérisme en forme de diamant a centre.
La nébuleuse sur cette photo, c'est NGC 6820. 6820 s'étend sur une assez grande région autour de 6823 mais sera en
général invisible pour l'amateur. Ce pourrait être cependant un bon sujet
pour l'astrophoto.
Maintenant, sautons de trois degrés directement vers l'est, pour trouver M27.
M27 - Dumbbell Nebula ("le Sablier" ou "les
Haltères")
Cette excellente photo de
Marco Ciocca nous montre cet objet qui est spectaculaire dans n'importe quel
télescope, et qui peut être vu facilement dans des jumelles. M27, mieux connu
sous le nom de Nébuleuse Dumbbell, fut découvert en 1764 par Messier. Le
fait qu'il soit proche de nous (1250 années-lumière) et grand (diamètre ~1
année-lumière)
en fait une des plus grandes et plus brillantes nébuleuses planétaires de notre
ciel nocturne.
Et maintenant, vous allez poser la question: "Mais où sont ces objets de Messier
au juste ?"
Le livre "Where is M13?" de
Bill Tschumy vient à notre rescousse !
Ci-dessus, on peut voir la position de M27 et de M71 par rapport à notre Système
Solaire (le point orange). M71 est le point orange avec un cercle bleu autour de
lui, et M27 est le point bleu avec une croix.
Tandis que nous les observons, prenons un instant pour passer de l'un à l'autre pour
nous faire une idée de leurs dimensions respectives.
Dans un télescope de 4", la nébuleuse montre sa forme typique de sablier, mais
si on augmente le diamètre, elle se transforme en ballon de rugby ! Dans les
plus petits télescopes, je n'ai jamais réussi à observer les étoiles qui se
trouvent à l'avant-plan, mais elles deviennent assez évidentes avec un 8" ou
plus. Quel est le diamètre le plus petit avec lequel vous pouvez distinguer ne
fut-ce qu'une étoile de l'avant-plan ? Combien pouvez-vous en voir et avec un
télescope de quelle taille ?
Essayez un filtre OIII ou UHC sur M27 et voyez le résultat.
Il semble qu'il y ait eu quelque controverse sur l'étoile centrale de Dumbbell.
La plupart des sources modernes lui attribuent une magnitude de 14 environ, mais
les catalogues plus anciens la montrent un peu plus brillante. Avec mon
télescope de 18", l'étoile centrale est tout à fait évidente, mais je n'ai
jamais essayé de déterminer quelle ouverture minimale était nécessaire pour la
voir. Jetez un oeil et dites-moi quoi.
Si nous avons des doutes sur le caractère
variable ou non de l'étoile centrale, nous savons qu'il y a au moins une
variable dans cette image de Dumbbell. Dans le numéro d'octobre 2006 de "Sky and Telescope",
Sue French note que l'astronome amateur tchèque Leos Ondra a découvert
l'étoile variable Goldilocks ("Boucles d'Or") en examinant diverses images de M27 en 1991.
Donc gardez vos yeux ouverts, on ne sait jamais ce que vous pourriez
découvrir. John Graham a fourni cette excellente image de Dumbbell pour
l'article, je suis l'auteur de la carte de repérage au chercheur - John,
pardonne-moi d'avoir crayonné sur une si belle image.
Quittons M27 avec une dernière image, celle de Josh Dominico.
Pouvez-vous identifier l'étoile variable Goldilocks ?
Maintenant déplaçons-nous de 4 degrés 3/4 vers le nord-est pour un autre
chapitre de notre série "Crise d'identité galactique".
NGC 6885 et/ou 6882 / Caldwell
37
Ces "deux" amas se trouvent à proximité de 20
Vulpeculae. L'un est centré sur l'étoile, l'autre est décalé. Peut-être. Les
observateurs mentionnent souvent deux objets dans cette région, main qui est
qui ? Pour la réponse, tournons-nous à nouveau vers "Star
Clusters". William Herschel a découvert ces deux objets lors de deux nuits
consécutives, et sa description pour chacun d'eux est quasi identique, la
différence entre leurs positions étant de seulement 15'. Depuis lors, la
confusion règne.
La meilleure hypothèse, jusqu'à ce que quelqu'un puisse revenir en arrière
dans le temps et se retrouver avec Herschel une de ces nuits, c'est que 6885
est un doublon de 6882.
En 1930, Trumpler s'est rendu compte qu'il y avait là deux groupes, mais n'a
pas donné de nom au second. C'est Collinder qui s'en est chargé - Collinder 416.
Cependant, Collinder s'est trompé lui aussi; apparemment il a inversé les
tailles et magnitudes des deux groupes. En plus, il a mentionné que l'étoile 20 Vul
faisait partie des deux et lui a attribué deux numéros différents dans son
catalogue.
Les problèmes ont continué avec le catalogue Lund.
Pour les objets de Caldwell, je crois deviner que Moore faisait référence à
'amas centré sur 20 Vul quand il en a choisi un pour l'inclure dans son
catalogue. Mais le mieux serait de lui demander. Pour ceux qui voudraient un
peu plus d'informations sur ce mystère céleste, Steven James O'Meara en fait
une bonne narration dans son livre "The Caldwell Objects".
D'un autre côté, peut-être la meilleure chose pour vous serait que vous
regardiez vous-mêmes.
Rony De Laet, qui observait depuis Bekkevoort, en Belgique,
avec son ETX90, a fait un croquis de la région, à voir ci-dessus. Il écrit :
A première vue, l'amas est insignifiant et masqué
par l'étoile 20 Vul qui est plus brillante. Après un peu de temps, les étoiles
moins lumineuses de l'amas se montrent. Enfin, quelques membres de l'amas semblent
entourés de quelques nébulosités. Ca pourrait être l'éclat des étoiles plus
faibles encore, au-delà des possibilités de l'ETX.
|
Et avec ceci, je termine la section consacrée à 688-... eeuhh, enfin soit, et
nous allons nous diriger vers une bonne vieille nébuleuse planétaire.
Placez-vous à 6 degrés au sud de 688X, ou encore à 1 degré 3/4 à l'est
de eta Sge
(le bout
de la flèche) pour y trouver 6886.
NGC 6886
Cette image de NGC 6886
par Bill Warden pourrait faire croire qu'il y a une bien jolie nébuleuse
planétaire ici - Ah! Ce n'est sûrement pas un de ces objets qui vont vous
donner frissons comme M27, évidemment. Le défi et le plaisir de cet objet,
c'est de le découvrir. Voyons ensemble l'image DSS pour cette région :
J'ai trouvé que cette nébuleuse restait fort
semblable à une simple étoile, jusqu'à ce que j'utilise un grossissement de
près de 500x. Le "bonus" c'est sa couleur, mais même celle-ci n'est pas
apparente avant de grossir à environ 200x. Il y a plusieurs approches possible
pour vous amener à cet objet - e mettre dans le champ, puis le parcourir à
fort grossissement, ou le faire "clignoter" avec un filtre OIII et voir quelle
"étoile" reste brillante.
Au fait, joli travail, Bill.
Si vous êtes du style "dur à cuire", vous trouverez peut être cette image DSS, en
négatif et inversée, utile pour raffiner vos recherches.
Je voudrais pouvoir vous dire que l'objet suivant est plus facile, mais - eh
bien ce ne serait pas la vérité. Après les objets de belle taille, lumineux et
spectaculaires, c'est bien d'en avoir quelques-uns plus difficiles, non ?
Ainsi, descendons de 3 degrés et 1/2 vers le sud-est et partons à la recherche
de IC 4997. (Au moins, celui-ci nous donnera l'occasion de vérifier quel est
le degré d'exactitude du placement des nébuleuses planétaires dans SkyMap Pro,
n'est-ce pas ?)
IC 4997
Autre aiguille dans une botte de foin, celle-ci c'est vraiment une cible pour
un gros télescope. Utilisez de forts grossissements, 200x ou plus pour obtenir
la meilleure vue. La couleur bleu-vert devrait vous aider à la trouver, en
comparant avec les étoiles du voisinage, mais si vous avez des problèmes,
essayez la technique du "clignotement" avec un filtre OIII.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette technique : utilisez un filtre OIII que
vous insérez puis retirez du train optique. Examinez le champ minutieusement,
et essayez de trouver l'"étoile" qui ne change pas d'éclat lorsque le filtre
est remis en place. C'est la nébuleuse planétaire.
Une fois que vous l'aurez trouvée, vous saurez à quoi ça ressemble. A 200x
dans un grand télescope, c'est petit et circulaire, avec peu de détails même
aux plus forts grossissements.
Les "durs à cuire" peuvent une fois encore utiliser plutôt cette image DSS, en négatif
et inversée.
La nébuleuse planétaire "bonus" de ce mois n'est guère plus facile.
Je ne l'ai pas placée dans la liste "officielle" des objets méritant
notre attention, mais si, comme moi, vous êtes un fan des nébuleuses planétaires,
vous ne pouvez quitter la région sans avoir essayé Abell 74. (remarquez que je
n'ai pas dit regarder.)
Annotée PK 72-17.1 sur la carte précédente, c'est un objet difficile et qui
demande un ciel noir et un GRAND diamètre. Je n'ai pas réussi à le localiser
avec mon 18", mais Alvin Huey (de CN) y est parvenu avec son 22". Si vous le
cherchez sur les clichés DSS, regardez avec soin. Avec beaucoup de soin
- c'est quasi impossible à trouver.
Si les nébuleuses planétaires d'Abell vous intéressent, je vous recommande
chaudement le livre d'Alvin- "The Abell Planetary Observer's Guide". C'est un
outil merveilleux.
Frustré? Alors, courage, l'objet suivant est plus facile.
NGC 6940
Dans un petit télescope, cet amas ouvert
ressemble un peu à une brume lumineuse, à peine concentrée. Dans un télescope
de 8", vous verrez un groupement de 70 à 80 étoiles, tandis que de plus grands
instruments procureront une vue encore plus riche et détaillée. Cherchez une
étoile rougeâtre près du centre.
Vedran Vrhovac qui observe de Croatie avec un
Dobson de 8" à f6 et un grossissement de 38x décrit ceci :
Amas ouvert
situé dans une zone de la Voie lactée riche en étoiles. Selon moi, dimensions
estimées à 40’x 15’. Il consiste en environ 70 étoiles
de magnitude 10 à 11. Dans la partie centrale de l'amas, il y a une étoile
orange de magnitude 9. L'amas évoque pour moi un poisson avec la tête à l'ouest,
la queue ver l'est. |
Ceci nous amène à notre dernier objet pour ce soir.
Objet
défi - Palomar 10
Le deuxième amas globulaire dans la région est beaucoup plus dur à trouver que
son homologue.
Pal 10 se trouve à 34556 années-lumière de nous
et a une luminosité de seulement 509 soleils. Pal 10
a été découvert lors d'une analyse des clichés DSS, en 1955, par A. G. Wilson.
Une fois encore, "Where is M13" de Bill Tschumy peut nous donner une
meilleure idée d'où il se trouve par rapport à nous.
Pal 10 n'est pas l'objet le plus simple à trouver, un bon diamètre et un ciel
noir sont fortement recommandés. La zone en général n'est pas trop compliquée
à explorer cependant, puisque c'est près d'une des pièces de choix de ce mois
: l'amas d'Al Sufi.
A nouveau, vous voudrez probablement vous aider
d'une image DSS, en négatif et inversée.
Comme pour tout objet difficile, je vous recommande d'utiliser cet article
comme point de départ seulement. Je vous encourage à imprimer des cartes qui
se marient bien avec votre télescope et votre équipement. Utilisez MAST
DSS, MegaStar, SkyMap Pro, Sky Tools 2 ou RealSky jusqu'à ce que vous trouviez
quelque chose avec laquelle vous vous sentez à l'aise.
Je trouve que chercher ces objets ésotériques et difficiles améliore vos
qualités d'observateur et vous permet de mieux apprécier ces véritables
merveilles de notre ciel. En plus, c'est plutôt chouette de voir quelque chose
que peu d'autres ont vu.
Pour finir, je voudrais remercier tous les lecteurs qui m'ont envoyé leurs
observations et leurs photos ce mois. Ce qui est publié ici est juste le
sommet de l'iceberg. Hélas, par respect pour les limites éventuelles en bande
passante de certains, je dois me restreindre à juste un petit échantillon de
ce que les lecteurs m'ont envoyé.
Comme toujours, je serais ravi que vous trouviez ces articles utiles.
A la prochaine -
Tom T.
Liens additionnels / Ressources / Réferences
The Abell Planetary Observers
Guide
Review:
http://www.cloudynights.com/item.php?item_id=1409
Available From: http://www.faintfuzzies.com/
By Alvin Huey
Star Clusters
Available From: http://www.amazon.com/Star-Clusters-Brent-A-Archinal/dp/0943396808
By Brent A.Archinal and Steven J. Hynes
Some comments on NGC 6882/6885
http://www.freelists.org/archives/az-observing/11-2003/msg00165.html
by Brent A.Archinal
Abundances in globular cluster
red giants. III - M71, M67, and NGC 2420
http://adsabs.harvard.edu/abs/1980ApJ...241..981C
By Cohen, J. G.
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