Le jeudi 6 avril dernier, quelques observateurs du G.A.S ont eu la chance d'observer un spectacle magnifique : une aurore boréale ! Depuis plusieurs mois, le Soleil est entré dans la phase la plus active de son cycle de 11 ans. De nombreuses taches sombres sont visibles à sa surface et les astronomes observent régulièrement des explosions titanesques sur le limbe de notre étoile. Ces éruptions propulsent dans l'espace interplanétaire de nombreuses particules énergétiques qui, 3 à 4 jours plus tard, peuvent entrer en collision avec la magnétosphère terrestre et donner naissance aux aurores. Généralement visibles aux très hautes latitudes (Nord et Sud à la fois), elles peuvent, lors d'éruptions exceptionnelles, être visibles dans nos contrées. C'est ce qui était arrivé en octobre 1989, lors du dernier maximum solaire et s'est reproduit il y a quelques semaines. Vincent Van Campenhout et Olivier Maréchal nous ont rapporté qu'entre 23h et 23h30, des lueurs rouges sont apparues au-dessus de tout l'horizon Nord. Deux draperies symétriques étaient bien visibles, traversées par endroits par des bandes claires. Le tout ondoyait lentement. Par endroit des taches rouges apparaissaient et disparaissaient rapidement. Plus tard dans la nuit, certains purent même apercevoir une forme d'aurore très rare en forme de couronne blanc-bleuté proche du zénith. Un spectacle splendide aux dires des chanceux qui avaient le nez en l'air durant ces moments si rares. Le lendemain, on apprenait qu'une bonne partie de l'Europe (jusqu'à des latitudes aussi basses que Lyon) avait été le siège de puissants orages magnétiques se manifestant sous ces formes colorées que sont les aurores. Un point positif pour les observateurs. Grâce au développement fulgurant d'Internet, on peut en principe prévoir le développement d'une aurore en fonction de la latitude de son lieu d'observation ! D'abord, la sonde européenne SOHO, qui observe le Soleil en continu, peut donner l'alerte, déjà quelques jours avant, si elle détecte des éruptions puissantes (susceptibles de donner lieu à une aurore). Voici le site de SOHO : http://sohowww.nascom.nasa.gov/ Ensuite, le satellite ACE de la NASA qui observe le vent solaire (la vitesse et la densité du flux de particules) à 1,5 million de km de la Terre peut nous prévenir avec quelques heures d'avance de l'arrivée imminente d'un flux important de particules. Il y a aussi deux satellites qui tournent autour de la Terre et observent les aurores ! On peut donc voir si la zone d'aurores est intense et si elle risque de recouvrir (à notre longitude, le moment le plus favorable est aux alentours de minuit) notre pays ! Les scientifiques peuvent alors faire des prévisions comme sur le site de la méteo spatiale : http://www.spaceweather.com/ Le site le plus général est : http://www.spacew.com/index.html sur lequel vous pourrez aussi savoir s' il y a eu des observations visuelles. Je vous souhaite bonne chance pour les 2 ou 3 prochains mois qui devraient encore être favorables pour espérer admirer une aurore sous nos latitudes. Pour en apprendre plus sur les aurores, nous vous donnons rendez-vous à la conférence du 15 juin.  Retour à la page Astronomie |