Voici quelques critères que toute installation d'éclairage devrait intégrer afin de limiter au maximum la pollution lumineuse, et ce, sans compromettre en aucune manière, la sécurité et la sûreté au cours de la nuit. Les mesures à prendre sont en général simples et peu coûteuses.
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La mise en uvre de ces recommandations permettra de diminuer considérablement la luminosité du ciel nocturne d'origine artificielle, mais elle aura aussi d'autres conséquences bénéfiques.
L'usage de lampadaires bien adaptés entraînera des économies évidentes (en récupérant la lumière dirigée vers le haut, on peut utiliser des lampes de puissance moindre, pour le même éclairement au sol). Dans beaucoup de cas, diminuer la puissance des lampes et réguler leur fonctionnement par des systèmes de contrôle ira dans le même sens. Il n'est pas nécessaire de laisser les lumières des panneaux publicitaires allumées en dehors des heures d'ouvertures des commerces. La deuxième moitié de la nuit peut être plus noire que la première sans compromettre la qualité de la vie !
Un éclairement bien dirigé, uniforme et raisonnable en intensité, améliorera à la fois la visibilité et le sentiment de sécurité. Il évitera les effets néfastes de l'éblouissement. Trop souvent, la lumière est dirigée dans les yeux des passants ou des automobilistes, suite à une mauvaise conception et à une mauvaise disposition des lampadaires. Munir les sources de lumière de réflecteurs adéquats contribue à l'uniformité de l'éclairement au sol en évitant que les usagers ne voient directement la source.
Avant tout, il est important de noter que les astronomes ne sont pas contre l'éclairage nocturne ! Ils ont les mêmes besoins que n'importe qui de l'éclairage, mais d'un éclairage adapté et de qualité. Ils préconisent ainsi le meilleur éclairage possible pour la tâche à laquelle il est utile : un éclairage dont le design prend en compte les facteurs importants tels le contrôle de l'intensité lumineuse, les considérations énergétiques, et le besoin de garder le ciel noir. Heureusement, tout ce qui est fait pour minimiser la pollution nocturne va dans le sens d'économie d'énergie car l'efficacité et l'utilisation de l'éclairage nocturne sont améliorées. Tout le monde y gagne.
Il existe des solutions viables au problème de la pollution lumineuse. Depuis une dizaine d'années, des programmes de contrôle ont été mis en place avec succès dans de nombreuses communautés. Les règlements concernant l'éclairage extérieur sont en effet essentiels pour la recherche astronomique à long terme mais aussi pour permettre à l'humanité de continuer à pouvoir contempler l'univers.
De nombreuses villes ou régions ont édicté des lois ou des règlements visant à produire le meilleur éclairage de nuit possible, celui qui permet d'augmenter la sécurité tout en réduisant la pollution lumineuse. Ces lois imposent l'utilisation d'abat-jour pour éviter l'éblouissement (vue directe) ou les pertes de lumière (vers le haut ou vers les propriétés voisines); elles recommandent des valeurs d'illumination; elles régissent les types de lampes autorisées ou interdites, les heures d'extinctions pour l'éclairage décoratif, esthétique ou publicitaire, la proportion acceptable de lumière s'échappant vers le ciel, etc. tout en garantissant une sécurité adéquate durant la nuit.
Dans ces lois, les raisons invoquées pour lutter contre la pollution lumineuse sont des raisons d'ordre économique, écologique, astronomique et de sécurité.
La première ville à promulguer un arrêté sur l'éclairage extérieur a été en 1958 la ville de Flagstaff, Arizona (46000 habitants), suivie en 1972 par Tucson, Arizona. Dans cette agglomération de près d'un million d'habitants, il est actuellement possible de voir la Voie Lactée en plein centre-ville ! Depuis, de nombreuses villes ont suivi le mouvement, par exemple Phnix, Arizona (1 million d'habitants) et San Diego, Californie (1,1 millions d'habitants) ainsi que certains Etats américains (Arizona en 1986, Nouveau-Mexique et Texas en 1999).
Plus près de nous, en Italie, les régions de Vénétie (1997), du Val d'Aoste (1998), de Lombardie (février 2000), ont promulgué des lois pour lutter contre la pollution lumineuse. La Lombardie est la région la plus peuplée (près de 9 millions d'habitants) d'Italie et la plus polluée par la lumière. Près d'un tiers de la population italienne est ainsi maintenant soumise à des lois régissant l'éclairage extérieur.
En Belgique, les choses commencent à peine à bouger
Il y a beaucoup d'efforts à faire, partout, et la plupart des gens n'ont même pas conscience du problème. C'est ce manque de connaissance, plutôt qu'une opposition, qui est généralement le frein principal dans la lutte contre la pollution lumineuse. Informer la population, les responsables politiques et les professionnels de l'éclairage est capital pour une lutte efficace contre la pollution lumineuse.