Depuis
son invention par Isaac Newton au XVIIème siècle, le télescope
à miroir a connu pas mal d'évolutions et de transformations.
A côté du Newton - le pater familias - sont apparus assez
vite les Cassegrains, puis plus tard les Schmidt-Cassegrains. Enfin, encore
plus récemment, on assiste à l'arrivée de toute une
série de types (" schémas optiques ") de télescopes
à miroir avec des noms plus exotiques. Si certains sont de vieilles
connaissances qui ont mis pas mal de temps à recevoir leurs lettres
de noblesses chez les amateurs (le Maksutov a 60 ans !), d'autres font
un come-back (Schmidt-Newton), d'autres encore sont tout neufs (Maksutov-Newton).
Pour s'y retrouver un peu dans toute cette famille, voici un petit aperçu
des caractéristiques principales de chacun de ces types de télescopes.
Quelques
remarques générales |
- La
taille du miroir primaire est bien sûr le facteur principal pour
la collecte de la lumière, n'oublions cependant pas la réduction
de luminosité due à l'obstruction éventuelle du
secondaire.
-
Le nombre d'éléments optiques intervenant dans le chemin
des rayons lumineux influence la qualité de l'image : de façon
directe (par absorptions, réflexions parasites et autres aberrations)
et indirecte (risque de problème mécanique ou optique)
- Le
miroir sphérique, facile techniquement à réaliser,
se prête plus facilement à la production en grande série
d'exemplaires de qualité homogène
- Une
focale courte permet en général la saisie d'un champ plus
grand, une pose moins longue en CCD ou photo du à la plus grande
luminosité; des réducteurs de focale (ou inversement des
tele-extenders ou Barlows) permettent de modifier la focale sur certains
types d'appareils
- Le
poids du télescope implique un choix de monture appropriée
- Pour
avoir un contraste correct, une obstruction par le miroir secondaire
faible et une collimation adéquate sont nécessaires ;
la collimation (c'est-à-dire avoir un alignement parfait primaire/secondaire/axe
optique) est une opération pas nécessairement compliquée
mais qui nécessite un certain doigté et peut être
facilitée par certains accessoires (laser
)
- Une
longue mise en température (1 à 2 heures) est parfois
indispensable pour obtenir de bonnes performances ; ceci peut être
facilité par l'utilisation d'un ventilateur placé près
du miroir primaire
- La
fixation du secondaire (via un support appelé " araignée
") peut réduire le contraste (par obstruction) ou engendrer
des aigrettes de diffraction
, celles-ci ne sont pas toujours inesthétiques
en photo d'ailleurs
Passons
en revues les différentes combinaisons optiques :
|
- Réflecteur
(1670, Isaac Newton); l'ancêtre commun à tous les
télescopes à réflexion ou catadioptriques
(c'est-à-dire combinant miroirs et lentilles).
- Miroir
principal paraboloïde; miroir secondaire plan.
- L'observateur
se place à l'extrémité du tube, à
l'opposé du miroir primaire.
- Diamètres
courants pour les amateurs : de 4,5 à 20 pouces (de 10
à 50 cm), voire plus; au-delà de 18 pouces, le tube
est en général utilisé sur une monture altazimutale
très simple : on parle alors de Dobson.
- Rapport
de focale de F/4 à F/8.
- Obstruction
: de l'ordre de 20 à 25% en diamètre.
- Schéma
optique fort simple, mais la réalisation en série
de miroirs paraboloïdes de qualité n'est pas chose
évidente. Meilleur rapport ouverture/prix.
- Long
tube, en relation directe avec la focale ; l'ensemble reste assez
léger malgré tout.
- Mise
à température assez rapide (le tube est ouvert à
une extrémité).
- Le
secondaire est tenu en place par un système de tiges (3
ou 4 branches, l'araignée).
- Aberration
de coma (élongation des objets en bord de champ) pour les
courtes focales.
- Collimation
fréquente nécessaire.
- Exemples
: trop nombreux pour être tous cités ! Un classique
: le T115/900 (ceci n'est pas une marque mais un modèle).
Le Vixen R200 SS, un 200 mm à F/4 est très apprécié
au club.
|
|
- Réflecteur
(1672, Guillaume Cassegrain).
- Miroir
principal paraboloïde, miroir secondaire hyperboloïde
convexe, qui permet d'accroître la distance focale du primaire.
- L'observateur
se place derrière le miroir principal, qui est percé
en son milieu.
- Diamètres
courants pour les amateurs : de 8 à 10 pouces (20 à
25 cm).
- Rapport
de focale de F/12 à F/16.
- Obstruction
: de l'ordre de 30% en diamètre.
- Tube
court, ensemble compact.
- Mise
à température assez rapide (le tube est ouvert à
une extrémité).
- Le
secondaire est tenu en place par un système de tiges (3
ou 4 branches, l'araignée).
- Aberration
de coma (élongation des objets en bord de champ) possible.
- Collimation
nécessaire, assez peu fréquente.
- Variantes
:
. Dall-Kirkham : primaire ellipsoïdal, secondaire sphérique,
. Pressmann-Camichel : primaire sphérique, secondaire ellipsoïdal,
. Ritchey-Chretien : optimisé pour la photo, miroir primaire
hyperboloïde, coma absent, F/9, obstruction de 35 à
50%,
. Coudé : un miroir de renvoi supplémentaire (miroir
tertiaire) placé après le secondaire dévie
les rayons lumineux vers le côté du télescope,
comme pour un Newton.
- Exemples
: Vixen VC200L, Takahashi CN212 (un 212 mm à F12,4, un
heureux propriétaire au club ; ce télescope - convertible
Newton/Cassegrain - a été décrit dans le
bulletin de Janvier 2002), Takahashi Mewlon (Dall-Kirkham) et
BRC (Ritchey-Chretien)
|
|
- Catadioptique.
- Miroir
principal sphérique, miroir secondaire complexe (2 composants
optiques : lentille de correction et miroir Mangin). Une optique
qui permet pas mal de corrections mais nécessite un assemblage
fort précis pour une qualité correcte.
- L'observateur
se place derrière le miroir principal, qui est percé
en son milieu.
- Diamètres
courants pour les amateurs : 8 pouces.
- Rapport
de focale typique de F/9.
- Obstruction
: de l'ordre de 30% en diamètre.
- Tube
court, ensemble compact (40 cm).
- Mise
à température assez rapide (le tube est ouvert à
une extrémité).
- Le
secondaire est tenu en place par un système de tiges (3
ou 4 branches, l'araignée).
- Aberration
de coma (élongation des objets en bord de champ) réduite.
- Collimation
nécessaire, assez peu fréquente.
- Exemples
: TAL200K. Très peu répandu.
|
|
- Catadioptrique
(1930, Bernhard Schmidt).
- Miroir
principal sphérique (ouvert très court, F/2), miroir
secondaire sphérique enchâssé dans une lame
de correction de sphéricité quasi-plane.
- L'observateur
se place derrière le miroir principal, qui est percé
en son milieu.
- Diamètres
courants pour les amateurs : de 6 à 16 pouces.
- Rapport
de focale final typique de F/10 (orienté visuel) ou F/6,3
(orienté photo).
- Obstruction
: de l'ordre de 35 à 40% en diamètre.
- Tube
court, ensemble compact et très portable.
- Mise
à température lente (le tube est fermé).
- Sensible
à la buée sur la lame correctrice.
- Aberration
de coma (élongation des objets en bord de champ) réduite.
- Collimation
nécessaire, assez peu fréquente.
- Exemples
: très populaire chez les amateurs et très répandu.
Meade LX10, LX50 (SC), LX90, LX200 (SC), Celestron CeleStar, NexStar
8, 11. Plusieurs amateurs au club (la description des Meade LX200
de type SC a été faite dans le bulletin de Mars
2001).
|
|
- Catadioptrique
(1940, Dimitry Maksutov).
- Miroir
principal sphérique, miroir secondaire sphérique
enchâssé dans (ou réduit à un simple
cercle aluminisé sur) un ménisque de correction
de sphéricité, avec forte courbure.
- L'observateur
se place derrière le miroir principal, qui est percé
en son milieu.
- Diamètres
courants pour les amateurs : de 6 à 10 pouces (typiquement
7 soit 18 cm).
- Rapport
de focale typique de F/10 à F/15 (plus couramment).
- Obstruction
: de l'ordre de 35% en diamètre.
- Tube
court, ensemble compact et portable mais assez lourd.
- Mise
à température très lente (le tube est fermé).
- Sensible
à la buée sur le ménisque correcteur.
- Aberration
de coma (élongation des objets en bord de champ) réduite.
- Collimation
fort peu fréquente (et pas toujours possible).
- Variante
: Rumak (le secondaire est indépendant et non pas un simple
cercle aluminisé sur le ménisque)
- Exemples
: Meade ETX, LX50 (MAK), LX200 (MAK), Intes et Intes-Micro MK
(note : le Vixen VMC200 est présenté parfois comme
un Maksutov-Cassegrain mais se rapproche plus d'un Klevzoz-Cassegrain).
Quelques amateurs au club (ETX-90/EC, dont la description a été
faite dans le bulletin de Mai 2000).
|
|
- Catadioptrique.
- Miroir
principal sphérique, miroir secondaire plan supporté
par une lame de correction de sphéricité, quasi-plane.
- L'observateur
se place à l'extrémité du tube, à
l'opposé du miroir primaire.
- Diamètres
courants pour les ama-teurs : de 6 à 10 pouces.
- Rapport
de focale typique de F/4 à F/5.
- Obstruction
: de l'ordre de 30 à 40% en diamètre.
- Tube
assez long.
- Mise
à température fort lente (le tube est fermé).
- Sensible
à la buée sur la lame correctrice.
- Aberration
de coma (élongation des objets en bord de champ) : info
non disponible.
- Collimation
nécessaire, assez fréquente.
- Exemples
: Meade LXD (sortie imminente).
|
|
- Catadioptrique.
- Miroir
principal sphérique, miroir secondaire plan supporté
par un ménisque de correction de sphéricité,
avec forte courbure.
- L'observateur
se place à l'extrémité du tube, à
l'opposé du miroir primaire.
- Diamètres
courants pour les amateurs : de 5 à 8 pouces (souvent 6).
- Rapport
de focale typique de F/6 à F/8.
- Obstruction
faible : de l'ordre de 15 à 20% en diamètre.
- Tube
long, en relation directe avec la focale ; ensemble très
lourd.
- Mise
à température très lente (le tube est fermé).
- Sensible
à la buée sur le ménisque correcteur.
- Aberration
de coma (élongation des objets en bord de champ) réduite.
- Collimation
nécessaire, assez peu fréquente.
- Utilisable
en visuel et en CCD mais posant parfois quelques problèmes
vu la distance faible au plan focal (mise au point impossible
avec certains oculaires ou certaines CCD) ; résultats remarquables
sur les planètes (équivalent à des lunettes
apochromatiques de diamètre un peu inférieur) avec
des grossissements importants et permettant aussi la vision à
grand champ sur le ciel profond.
- Exemples
: Intes et Intes-Micro MN.
|
Sources : Guide Astronomie 2002 Intercon Spacetec M. Birkmaier
|