Rappelons que le pluie météoritique annuelle des Léonides est due à ce qu'à la mi-novembre, la Terre, emportée dans sa course autour du Soleil, rencontre les essaims de poussière abandonnés sur son orbite par la comète 55P/Tempel-Tuttle (voir bulletin n53).

Celle-ci nous rend visite tous les 33 ans dans le Système solaire interne. Son dernier passage remonte à 1998. Les débris laissés depuis des siècles dans son sillage par la voyageuse donnent lieu environ tous les 33 ans (et durant quelques années) à des déluges d'étoiles filantes dont, dans la série actuelle, les impressionnantes précipitations enregistrées en 1998, 1999 et 2001.

Les étoiles filantes se produisent lorsqu'un grain de matière pénètre dans l'atmosphère de notre planète et s'y consume vers 80 kilomètres d'altitude.
En entrant dans l'atmosphère à la vitesse faramineuse de 71 km/s, ces particules, dont la masse varie de 1 millième de gramme à 1 gramme au maximum, se consument et laissent des traînées de lumière plus ou moins brillantes et persistantes selon leur taille.

L'essaim des léonides est réputé pour être riche en "bolides", qui sont des filantes extrêmement brillantes (jusqu'à des magnitude proche de celle de la Lune !) et pouvant laisser des traînées persistantes pendant plusieurs minutes.

Les astronomes ont fait ces trois dernières années beaucoup de progrès dans la prédiction des Léonides (moments des pics et intensité). Et cela grâce au fait qu'ils ont réussi à modéliser les passages successifs de 55P/Tempel-Tuttle et à localiser avec précision les traînées de poussières abandonnées en chemin par la comète. Connaissant parfaitement la trajectoire de la Terre, il ne leur reste ensuite plus qu'à déterminer à quelle heure et pour quelle région du monde la pluie sera la plus intense. La précision du moment des maxima se fait aujourd'hui à quelques minutes près !

Cette année, les principaux " prévisionnistes " sont d'accord entre eux pour annoncer deux pics de belle intensité le 19 novembre. Comme en 2001, la Terre va en effet traverser deux traînées (voir figure ci-dessous).

Position des différents courants de particules en 2001 et 2002 et trajectoire de la Terre
(Crédit Asher et McNaught)

La première, due au résidu du passage de la comète en 1767, sera traversée à 5h et les filantes seront visibles (environ 3000 sur une heure) au dessus de l'Europe et du Maghreb et six heures et demie plus tard, la Terre traversera la seconde, produite par les poussières de 1866. Le spectacle, également très intense (environ 5000 en une heure), se produira au-dessus de l'Amérique du Nord.
Voir également l'animation tirée du site SpaceWeather.

Sur le graphique suivant sont portées les différentes prédictions au-dessus de Paris par les équipes scientifiques qui ont eu le plus de réussites ces dernières années. Elles donnent un pic maximum moyen (ZHR) d'environ 150/minute. Notez que ces prédictions sont faites pour un radian au zénith (ce qui ne sera pas le cas), un ciel parfaitement noir (ce qui ne sera pas le cas vu la Pleine Lune) et constituent donc une limite supérieure. En tenant compte de ces effets, on devrait cependant s'attendre à en voir environ 50/minute.

Prédictions au-dessus de Paris (les heures données sont en temps local)

On remarquera que les premières filantes devraient être visibles dès 02h du matin (le Lion pointant son museau au-dessus de l'horizon) mais le show commencera vers 04h, le nombre de filantes à la minute augmentant très rapidemment jusque 05h pour ensuite redescendre. Les filantes qui apparaitront tôt (dès 02h) devraient être très belles : il s'agit de "earth grazers" , c'est-à-dire qu'elles frôlent l'atmosphère terrestre (presque tangentiellement), et montreront donc de très longues traînées (certaines pouvant traverser complètement le ciel).

Si vous vous trouvez dans une autre région que l'Europe de l'ouest, cherchez sur ce site les prédictions pour la ville la plus proche de votre endroit d'observation.

Dans les deux cas, la Lune, presque pleine, viendra quelque peu gâcher la fête en éclairant le ciel (et en " effaçant " les plus faiblement lumineuses) mais, fort heureusement, on pourra lui tourner le dos, car, sur le point de se coucher, elle se situera dans la direction opposée, à 20° au-dessus de l'horizon ouest.

Pour profiter du grand " show " céleste, il conviendra d'abord de s'habiller avec des vêtements chauds et épais. Vu la saison, un thermos de café ne sera pas superflu. La position couchée est la meilleure pour observer les étoiles filantes et donc une chaise longue sera la bienvenue pour éviter les torticolis. Recherchez un site avec, si possible, un horizon sud-est bien dégagé. C'est dans cette direction-là, à 55 ° de hauteur, que se trouvera la tête de la constellation du Lion d'où semblent provenir les léonides.

Si vous possédez un appareil photo avec " pose B ", installez-le sur un pied et faites des poses sur le ciel de l'ordre de 3 à 10 minutes (film de 400 ASA).
Si la " tempête " se confirme, vous enregistrerez plusieurs filantes à la fois et obtiendrez des photos historiques !
Il ne reste qu'à croiser les doigts pour que la météo soit avec nous !
L'observation est évidemment annulée en cas de mauvais temps.
Toutes les explications utiles sur cette page.

• L'article et le rapport complet sur les Léonides 2001 paru sur notre site ! Nombreux liens !
• Informations via l'excellent et incontournable site spaceweather.com de la NASA (en anglais)
• Ne manquez pas ce site très agréable à lire.
• Ainsi que la page suivante qui, malgré une présentation un peu difficile, est très bien documentée.
• Les Léonides à Neufchâteau
• Les Léonides à Mons
• Images prises en France.
  
  
  Renseignements : Didier Keus, Thierry Thysebaert, Olivier Marechal
  Tél. : 087/541155 ou 0473/933532 ou 087/541155.
  
  

  Sources : Ciel & Espace, Cieldeshommes@com, Sky & Telescope