Le
transit de Mercure
mercredi 07 mai 2003
|
Pierre
Henrotay
Le
7 Mai prochain, Mercure passe, par rapport à la Terre, devant le
disque du Soleil. Ce phénomène, plutôt rare, porte
le nom de transit.
Les photographies et commentaires du phénomène
sont visibles sur cette
page.
En effet,
on en compte en moyenne seulement 13 par siècle. Les deux derniers
ont eu lieu le 06 novembre 1993 et le 15 novembre 1999 (ils n'étaient
pas visible en Europe), et les prochains auront lieu le 8 novembre 2006
(hélas pas pour nous) puis le 9 mai 2016 (là, on est bons
: réservez vos places
).
Dans sa
course autour du Soleil, Mercure se retrouve tantôt entre la Terre
et le Soleil (conjonction inférieure), tantôt à l'opposé
du Soleil (conjonction supérieure). Si le plan de l'orbite de Mercure
était le même que celui de l'écliptique (le plan de
l'orbite de la Terre autour du Soleil), il se produirait un transit à
chaque conjonction inférieure de Mercure. Mais du fait de l'inclinaison
de son orbite d'environ 7° par rapport à l'écliptique,
observer le passage de Mercure devant le Soleil ne peut se produire que
si les trois astres sont alignés et que Mercure soit aussi à
ce moment là au point d'intersection de son plan orbital et celui
de la Terre (ligne des nuds).

Les transits de Mercure ont lieu en mai, lors du passage au nud
descendant de, ou en novembre, lorsque la planète passe par le
nud ascendant.
Mercure accomplit à deux jours près 54 révolutions
autour du Soleil pendant que la Terre en effectue 13, et 137 lorsque la
Terre en complète 33. Les conditions favorables se renouvellent
donc tous les 13 et 33 ans. Mais il faut également tenir compte
de la forte excentricité de l'orbite de Mercure, qui amène
la planète tantôt à 46, tantôt à 70 millions
de km du Soleil. En novembre, Mercure est au périhélie et
se déplace donc très vite sur son orbite. En mai, à
l'aphélie, la vitesse est nettement moins importante. Les probabilités
de voir passer Mercure devant le disque solaire sont deux fois plus faible
en mai qu'en novembre. Les passages de novembre se reproduisent à
des intervalles de 7, 13, ou 33 ans tandis que les passages de mai se
reproduisent seulement que que tous les 13 ou 33 ans.
Avec un
diamètre apparent de 12", Mercure est bien trop petite pour
être vue à l'il nu (comme une petite tache noire devant
le Soleil) avec des lunettes comme celles utilisées pour l'observation
des éclipses de Soleil. La résolution de l'il humain
est en effet d'environ 1' (soit 60"). Notons qu'un diamètre
apparent de 12", c'est 157 fois plus petit que celui du Soleil.
Il faudra donc utiliser un instrument fournissant un grossissant de 50
à 100 fois : c'est obligatoire pour distinguer la planète
sous la forme d'une minuscule " tache solaire " toute ronde.
Il faudra bien entendu prendre les mêmes précautions que
lors de toute observation du Soleil comme lors d'une éclipse, c'est-à-dire
en équipant votre instrument d'un filtre adapté.
Le scénario
du jour pour la latitude et longitude de Spa, en heure locale (retirer
2 heures pour le Temps Universel) :
1 -
07h 11min 31s
Premier contact tangent du disque de la planète avec le
Soleil
2 - 07 h 15 min 57 s
Deuxième contact, indiquant l'instant où on peut
voir la lumière solaire tout autour du cercle noir de la planète
3 - 12 h 28 min 20 s
Troisième contact : la planète commence à
sortir du disque solaire
4 - 12 h 32 min 44 s
Fin du transit

Une animation
montrant le déroulement du transit.

Animation
Frank
Reddy. Copyright 2003
Si vous
ratez le phénomène les prochaines chances pour l'Europe
sont en mai 2016, novembre 2019, novembre 2032, novembre 2039, mai 2049.
Et si le transit de Mercure vous a donné le goût, un transit
exceptionnel, celui de Vénus, est lui prévu pour le 8 Juin
2004 ! A vos marques
Le Groupe
Astronomie de Spa vous convie à l'observation du phénomène
depuis les jardins du
Waux-Hall, 10 rue de la Géronstère à Spa (local)
entre 07h et 12h30.
Infos :
Olivier Maréchal
- 087/541155
Thierry Thysebaert -
087/773456
Observer
le Soleil à l'oeil nu sans protection adaptée est
dangereux, même s'il est partiellement caché par des
nuages. Observer le Soleil avec de petits instruments (jumelles,
etc.) sans protection adéquate serait catastrophique pour
votre vue !
La luminosité est telle qu'elle peut brûler irrémédiablement
votre rétine et donc vous rendre aveugle. Le danger est d'autant
plus important que la brûlure de la rétine ne s'accompagne
d'aucune douleur et que les cellules détruites ne se régénèrent
jamais !
Il est donc indispensable de prévoir des filtres pour observer
le Soleil en toute sécurité. Pour l'observation avec
jumelles, télescope ou pour la photographie : utilisez des
filtres fabriqués à partir de Mylar ou taillés
dans une feuille de Polymère noire que vous placerez devant
l'objectif de votre instrument. Ces filtres sont indispensables
et disponibles auprès des vendeurs spécialisés
en astronomie. N'oubliez pas de protéger également
ou de retirer le chercheur.
Refusez tout bricolage, genre diapo noire, film voilé ou
verre fumé.
|
Voici quelques
liens pour suivre le phénomène :
http://home.mindspring.com/~fjr1/mt2003.html
http://sunearth.gsfc.nasa.gov/eclipse/OH/transit03.html
http://www.eso.org/outreach/eduoff/vt-2004/mt-2003/mt-intro.html
http://www.mira.be/articles/waarnemen/mercurius-en
http://www.spaceweather.com/
http://soho.nascom.nasa.gov/hotshots/2003_05_07/
Dossier par le club Français Toussaint : http://www.astroclub.net/saturne/toussaint/dossiers/les%20planetes/Mer
curetransit/indexmercure.htm
Sources
:
Mercure
en élongation
le 16 avril 2003
|
Emmanuël
Jehin
La
légende veut que le grand astronome Polonais Nicolas Copernic n'a
jamais vu la planète Mercure. L'histoire n'est pas difficile à
croire. Qui d'entre vous, amateurs passionnés, l'avez déjà
observée ?
Continuellement proche du Soleil, Mercure se dégage rarement de
sa lumière éblouissante. Quand il le fait, un événement
appelé élongation, Mercure flirte avec l'horizon
comme planète du soir ou du matin. C'est durant une élongation
favorable, qui dure environ quinze jours, que Mercure peut se laisser
prendre si vous savez quand et où regarder.
Durant la plupart de ce mois d'avril, nous aurons de très bonnes
conditions pour apercevoir Mercure juste après le coucher du Soleil.
Il vous faudra choisir un site avec la vue la plus dégagée
possible sur l'horizon Ouest.
Le 2 avril, Mercure sera en conjonction (rapprochement) avec un fin croissant
de Lune âgé de seulement deux jours. Environ une demi-heure
après le coucher du Soleil, balayez des yeux l'horizon Ouest. Des
jumelles seront sûrement d'une grande aide. Cela dépend si
le ciel est pur ou non (brume, poussières). Mercure apparaîtra
comme une étoile brillante à droite du fin croissant de
Lune.
Si vous échouez, pas de panique ! Durant les deux semaines qui
suivent Mercure grimpe de plus en plus haut au dessus de l'horizon jusqu'à
ce qu'il atteigne la plus grande élongation Est le 16 avril (notons
que bien que visible dans la direction de l'Ouest, on parle d'élongation
Est car la planète est à l'Est du Soleil couchant). Ce jour
là, la planète sera à environ 20 degrés de
l'astre du jour, et on pourra l'observer encore deux heures après
le coucher du Soleil.
Si vous avez un télescope essayez d'observer les phases de Mercure
qui évoluent de gibbeuse (presque pleine) au début du mois
à une " demi Lune " vers le 16, puis un fin croissant
juste avant qu'elle ne disparaisse denouveau dans les lueurs du Soleil
à la fin du mois.
Les élongations Est et Ouest sont les meilleures périodes
pour voir la planète parce qu'elle est alors au plus loin du Soleil.
Lors des élongation Est, Mercure est planète du soir et
lors des élongations Ouest, elle se lève juste avant le
Soleil au matin. Dans les deux cas, elle ne s'éloigne jamais plus
de 23 degrés de l'astre du jour et est visible au plus deux heures.
Vénus, la seconde planète interne, présente aussi
ce mouvement de va et vient autour du Soleil mais avec une amplitude bien
plus grande. Au moment des élongations, la planète s'écarte
de 45 degrés du Soleil et est sufisemment brillante pour être
visible en plein jour ! Le changement des phases est aussi spectaculaire.
On en reparlera en septembre lors de la prochaine visite de Vénus
dans le ciel du soir.
Sources
: Astronomy Now
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