L'amas
ouvert des Pléiades est certainement un des
objets célestes les plus connus dans le ciel boréal
d'hiver.
Objet
connu depuis l'antiquité, ce magnifique amas
ouvert se trouve dans la constellation du Taureau et est
visible à l'œil nu comme une association de 6 à 9 étoiles,
dépendant de l'observateur. L'amas est proche de l'étoile
brillante Aldébaran qui elle-même se trouve
devant un autre amas ouvert, les Hyades.
Comme
les Pléiades sont proches de l'Ecliptique (à 4
degrés seulement), leur occultation par la Lune se
produit assez souvent.
L'écliptique se trouve par ailleur entre les deux
amas ouverts, et de ce fait, les planètes du système
solaire passent d'ailleurs entre eux.
La
vision aux jumelles ou au télescope à de
faibles grossissements en révèlera la richesse
stellaire, l'amas étant constitué de plusieurs
centaines d'étoiles brillant comme autant de diamants.
Les
méthodes modernes d'observation ont révélé qu'au
moins 500 étoiles, la plupart faibles, appartiennent à l'amas
des Pléiades, réparties sur un champ de 2 degrés,
soit quatre fois le diamètre de la Lune. La concentration
est donc plutôt faible comparée à celle
des autres amas ouverts.
Selon
Kenneth Glyn Jones, la plus ancienne référence
connue à cet amas serait due à Hésiode,
environ 1000 ans avant JC (Burnham), et avait trait aux saisons
pour les besoins de l'agriculture à cette époque.
Homère mentionne les Pléiades dans son Odyssée
et la Bible y fait référence trois fois.
Les
Pléiades sont aussi appelées les "sept
soeurs" et, selon la mythologie grecque, les sept filles
et leurs parents. Leur nom japonais est "Subaru"; en Perse
leur nom est "Soraya", donné à l'avant dernière
impératrice iranienne.
Le
4 Mars 1769, Charles Messier introduisit les Pléiades
sous le No. 45 dans sa première liste des nébuleuses
et amas d'étoiles, publiée en 1771 ; les
raisons qui l'ont poussé à inclure cet objet
connu (alors que le double amas de Persée n'y figure
pas) sont assez obscures : est-ce pour finir son catalogue
en entier, ou parce qu'il pensait que l'amas apparaissant
au raz de l'horizon au crépuscule pourrait être
confondu avec une comète ?
Les
photographies à longue pose ont révélé que
les Pléiades sont apparemment enveloppées par
de la matière nébuleuse, bien visible sur cette
image de Alain Schmitz.
Les
nébulosités sont de couleur bleutée,
caractéristique des nébuleuses par réflexion,
réfléchissant la lumière des étoiles
brillantes situées près d'elles (ou à l'intérieur).
La plus brillante de ces nébuleuses, autour de Mérope ,
a été découverte le 19 Octobre 1859
par Ernst Wilhelm Leberecht Tempel à Venise (Italie)
avec une lunette de 4 pouces (10 cm).
L'extension à Maïa a été trouvée
en 1875 (NGC 1432), et les nébuleuses entourant Alcyone,
Electra, Celaeno et Taygète en 1880.
Physiquement,
la nébuleuse par réflexion est
probablement due à de la poussière dans un
nuage moléculaire, sans relation avec les Pléiades
mais qui croiserait la route de l'amas. Ce n'est donc pas
un reste de la nébuleuse dans laquelle l'amas s'est
formé, comme le prouvent les différentes vitesses
radiales aboutissant à une vitesse relative, de l'un
par rapport à l'autre, de 6,8 miles/sec, ou 11 km/sec.
Selon
des derniers résultats publiés par une équipe
de Genève, l'âge de l'amas des Pléiades
serait de 100 millions d'années. Cela est beaucoup
plus que l'âge "canonique" précédemment
publié de 60 à 80 millions. Il a été calculé que
les Pléiades, en tant qu'amas, ont une espérance
de vie de seulement 250 autres millions d'années (Kenneth
Glyn Jones) ; à ce moment les étoiles se seront éparpillées
et suivront leurs orbites comme des astres isolés
(ou multiples).
La
distance de l'amas a été déterminée
récemment par mesure directe de la parallaxe à l'aide
du satellite astrométrique Hipparcos de l'ESA ; selon
ces mesures, les Pléiades sont à une distance
de 380 années-lumière.
Cliché de Alain Schmitz, avec un Canon 300D modifié au
foyer tu télescope Takahashi CN-212 au foyer Newton.
Compositage median de 15 poses de 3 minutes.
Références :
http://www.obspm.fr/messier/f/m045.html